Marie-Ange Grenier est une médecin française et militante pour les droits des personnes trans.
Elle est la fondatrice, au cours des années 1980, d'une des premières associations trans, l'Association médicale française pour l'aide aux transsexuels (AMEFAT). Son association délivre un discours assimilationniste des femmes trans, mettant en avant un « vrai transsexualisme ». Marie-Ange Grenier disparaît de la vie publique moins de dix ans après la fondation de l'AMEFAT.
Biographie
Marie-Ange Grenier naît en Belgique. Elle est médecin militaire de formation. Femme trans, elle prend conscience d'être une femme dès l'enfance. Elle entame une transition publique en 1977 après avoir épousé Marie-Claude Grenier neuf ans plus tôt,. Elles travaillent toutes deux comme médecins dans un hôpital et se partagent un cabinet d'ophtalmologie.
Marie-Ange Grenier fonde l'AMEFAT, Association médicale française pour l'aide aux transsexuels, en 1981 avec son épouse Marie-Claude, qui en est la présidente. Il s'agit d'une des premières associations françaises de soutien aux personnes trans, après l'Association d'aide aux malades hormonaux (AMAHO) en 1965 et le Centre du Christ libérateur (CCL) en 1976, qui étaient toutefois toutes deux basées à Paris, alors que celle-ci l'est dans la région de Saint-Étienne (Loire). L'AMEFAT, qui réunit des médecins, des avocats et des juristes, est active à la fois dans le soutien aux personnes trans et dans le lobbying. Le , l'association organise une réunion publique sur la prise en charge des chirurgies de réattribution sexuelle avec le docteur Jacques Breton de l'hôpital Lariboisière de Paris,.
À travers l'AMEFAT, Marie-Ange Grenier cherche à visibiliser la question trans,. Elle participe ainsi, en 1982, à un dossier sur la transsexualité de la revue Masques, revue des homosexualités, en 1983, aux Universités d’été euroméditerranéennes des homosexualités de Marseille. La même année, elle est une des personnalités mises en avant par la première émission de télévision française grand public consacrée au transsexualisme. Le documentaire, une carte blanche à Anne Gaillard de 52 minutes, intitulé Le corps de mon identité : être transsexuel, est réalisé par Michel Folin avec Jacques-René Martin, et diffusé dans Vendredi sur FR3 le ,,,. Il suit Marie-Ange Grenier accueillant d'autres femmes trans dans son cabinet. Marie-Ange Grenier devient une des figures trans médiatiques de la décennie (avec Coccinelle, Maud Marin et Sylviane Dullak) ; la sociologue des médias Karine Espineira observe qu'elle livre une figure intégrationniste des femmes trans qui rassure le public.
Cependant, d'après Maxime Foerster, auteur d'Une histoire des transsexuels en France, la « personnalité autoritaire » de Marie-Ange Grenier et sa « conception rigide de ce que doit être le transsexualisme », toute sauf consensuelle, ne permettent pas à l'AMEFAT d'avoir un impact significatif et de connaître une existence pérenne ; elle disparaît avant la fin de la décennie 1980 avant d'être légalement dissoute en 1992.
Filmographie
- 1982 : Le corps de mon identité : être transsexuel de Michel Follin, FR3
Publications
- « Quel matériau le sexe ? La perspective transsexuelle... : Les immatériaux », dans Élie Théofilakis (dir.), Modernes et après ?, Paris, Autrement, , 241 p. (ISBN 2-86260-136-5).
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Articles connexes
- Marie-Andrée Schwindenhammer, fondatrice en 1965 de l'AMAHO, première association trans française
- Association Beaumont Continental, deuxième association trans en France, fondée en 1975
- Association d'aide aux transsexuels (AAT), association fondée en 1992, sur une ligne similaire à celle de l'AMEFAT
Bibliographie
Entretiens
- Masques, revue des homosexualités, no 15, automne 1982, 194 p., dossier sur la transsexualité [lire en ligne] :
- Jean-Michel Quiblier, « Une rencontre au quotidien avec Marie-Ange et Marie-Claude Grenier », p. 129-133
- « L'A.M.E.F.A.T. », suivi d'un « Commentaire de l'AMEFAT sur la proposition de loi du sénateur Cavaillet », p. 134-138
- « Marie-Ange Grenier », dans Yves Belaubre, Les sexties, Paris, Marabout, coll. « Actualité Marabout », , 207 p. (ISBN 2-501-00929-0, lire en ligne).
Études
- Karine Espineira, Analyse de la construction des cultures de genre à la télévision. La transidentité de l'espace public à l'espace télévisuel, Université de Provence Aix-Marseille I, , 372 p. (présentation en ligne, lire en ligne [PDF]), p. 109-113I&rft.aulast=Espineira&rft.aufirst=Karine&rft.date=2007&rft.pages=109-113&rft.tpages=372&rfr_id=info:sid/fr.wikipedia.org:Marie-Ange Grenier">.
- Maxime Foerster, Elle ou lui ? : Une histoire des transsexuels en France, Paris, La Musardine, (1re éd. 2006), 237 p. (ISBN 978-2-84271-400-0), p. 172.
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